La médecine naturelle en danger : info ou intox ?

Une pétition circule en ce moment sur internet à propos des plantes médicinales : il y est question de la menace que fait peser sur leur usage une directive européenne. Alors, info ou intox ?
Vous avez certainement reçu ce message alarmant ou disons même alarmiste. Il circule sur le web depuis le mois d’octobre 2010, et depuis cette semaine, crée le buzz en Belgique et en Europe, transmis à toute vitesse sur les réseaux sociaux. Cet appel à pétition annonce que l’Union Européenne et les multinationales veulent interdire les remèdes naturels.
On comprend qu’un message de ce type effraye beaucoup de monde. Mais est-ce qu’il est vrai que ces remèdes naturels sont menacés par la réglementation européenne ?
C’est ici que les choses se compliquent… Il y a toute une série d’éléments qui jettent le discrédit sur cet appel, ce qui pousse d’ailleurs certaines associations environnementales et personnalités du monde de l’herboristerie ou des médecines naturelles à se démarquer de celui-ci. On peut regretter tout d’abord le ton qui est pris dans ce message, et qui a des accents manipulateurs, et surtout les raccourcis dont le texte est truffé. Une des personnalités qui a réagi à ce texte est Thierry Thévenin, un Français, producteur de plantes, botaniste et enseignant qui se passionne depuis une vingtaine d’années pour la recherche, la pratique et la transmission des savoirs traditionnels et modernes autour des plantes sauvages alimentaires et médicales. Thierry Thevenin s’offusque notamment d’être cité contre son gré dans ce texte… Et sur le site web du Syndicat des simples, il analyse ce texte de façon intéressante.
lire la suite de l'article d'Isabelle Masson-Loodts, ici
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Extrait site Bioetbienetre.fr
Une petite mise au point, reçue de notre ami Francis Giot, président de Nature&Progrès Belgique.
Décryptage : Les plantes médicinales ne seront pas interdites en EU.
L'information qui circule est en réalité de la désinformation dans le combat qui oppose industrie pharmaceutique et industrie de la phytothérapie et des compléments alimentaires. Formulé par cette dernière, le message vise à
créer de la pression sur les législateurs, avec appui de l'opinion public, pour un affaiblissement de la législation sur les plantes médicinales traditionnelles.
Ce groupe d'industriels est en effet très mécontent de la législation européenne qui offre la possibilité d'enregistrer officiellement toute plante médicinale utilisée et reconnue depuis au moins 15 années dans l'Union comme plante autorisée à la commercialisation, et ferme donc la porte aux nouveaux produits de la phytothérapie (compléments alimentaires et autres remèdes miracles).

L'association ANH, mentionnée dans la vidéo qui accompagne la pétition n'est pas une association de producteurs ni
d'herboristes. Il s'agit en réalité d'un bon vieux lobby de défense des industriels des compléments alimentaires (très juteux business qui fleurit en particulier dans les épiceries bio).

Nous avons contacté cette organisation par téléphone pour savoir si parmi leurs membres il y avait des associations de producteurs, et ce n'est pas le cas. Le flou maintenu sur leur site, et dans la vidéo devrait mettre la puce à l'oreille de ceux qui reçoivent l'information...
Il faut aussi signaler que la législation en question permet l'enregistrement facilité de tout plante médicinale. En aucun cas ces plantes devront passer par les même canaux d'autorisation que les médicaments.

Subsiste par contre un réel problème de la directive 2004/24/CE et qui est passé sous silence par la communication mensongère que l'on subit. Cette directive fait partie d'une politique partiale et réductrice qui favorise l'hégémonie des trois cultures actuellement dominantes au niveau mondial : occidentale (officielle), chinoise et indienne (ayurvédique).
Tous les remèdes qui ne sont pas reconnu depuis minimum 30 ans (15 si provenant de l'Union européenne) devront passer par des procédures, certes allégées, mais longues d'agréments. Ce sont donc les défenseurs des médecines naturelles mineures et traditionnelles (créole, tibétain, nigérien, cévenol, etc) qui seront les plus touchés par la directive, à moins de prouver avec diligence un passé d'utilisation conséquent. Le problème c'est que dans ces sociétés à la connaissance encore fortement ancrée dans la tradition orale, il sera plus difficile de récolter des preuves ..
extrait du site : http://bien-etre.bioetbienetre.fr/les-plantes-medicinales-en-danger-attention-au-petition/ar158.html